L’école communale du village a été construite en 1841 sur un "terrain d'église", en réservant à l'étage une grande pièce et un petit local annexe pour les réunions du Conseil municipal et les archives de la Mairie, avec deux classes et deux logements. Ce terrain, devenu bien communal en 1906, appartenait à la paroisse catholique qui était commune aux deux villages de "Saint-Dizier et Lebetain" et comprenait l'église, le presbytère, le cimetière, le jardin et le verger du curé. C'est en 1839 que le Conseil municipal s'était préoccupé de la situation de l'école de la commune. En effet, la salle de classe utilisée à cette époque (dans le vieux bâtiment de "la Planche") n'avait été prévue que pour 50 élèves, alors qu'on en comptait 80, et n'avait "qu'un faible jour au couchant". Par ailleurs, les petites filles disposaient seulement d'un local jugé insalubre car situé "sur la citerne". Le logement de l'instituteur était réduit à deux petites pièces.
Le Conseil municipal approuva, le 18 septembre 1839, le projet de construire une "Maison d'école", établi par M. Poisat, architecte à Belfort, et évalué à une dépense prévisionnelle de 17.780 francs(or) et 38 centimes. La commune disposait d'une somme de 14.830,74 francs-or et envisageait de compléter par le produit de la vente d'un bois de 3 hectares et 40 ares planté d'arbres de 25 ans, "non affectés aux affouages des habitants". Les plans de l'architecte furent approuvés le 5 février 1841 et la construction était commencée au cours du deuxième semestre de cette année là, mais il fut nécessaire de vendre, en plus des prévisions, un terrain communal de près de trois hectares afin de disposer d'un complément de 2.500 francs (or) pour achever les travaux et meubler les salles de classe.
Ci-dessous, photographie de la "Maison d'école". Lors de l'établissement des projets, il n'avait pas été question d'une "Mairie" mais l'architecte avait prévu à l'étage des locaux réservés à cet usage (une grande pièce et un local d'archives). Ce bâtiment vient d'être entièrement réservé aux activités éducatives (sauf les deux logements), depuis la fin des travaux d'aménagement des bureaux et salles de la Mairie en août 2005, dans un immeuble ancien rénové au lieu-dit "La Planche" au centre du village.
Le terrain en pente situé en contrebas de la grille limitant la cour de l'école est l'ancien "verger du curé", devenu en 1906 propriété de la commune. Une vigne de 35 ares y a été plantée en 1993 , en accord avec le Conseil Général du Territoire de Belfort.
Il est difficile de nos jours d'imaginer quel était l'état d'esprit et les habitudes de vie de nos ancêtres en matière d'éducation avant la législation sur l'enseignement laïc en vigueur depuis Jules Ferry à la fin du XIX° siècle. A titre d'exemple, signalons simplement que les archives de la commune mentionnent que le Conseil municipal de Saint-Dizier, réuni le 5 septembre 1820, avait nommé aux fonctions "d'instituteur breveté" Monsieur Simon Berget. Celui-ci recevait sur le budget de la commune pour ses fonctions d'enseignant un salaire en numéraire de 790,00 francs (or) par an, plus 30 stères de bois et 300 fagots en nature (avec, sans doute, la charge de chauffer la salle de classe) et son logement gratuit (mais évalué à 60 francs par an). Le tout était à la charge de la commune qui prenait en charge également les frais de scolarité, non pas de tous les élèves, mais seulement des enfants des "indigents reconnus". L'instituteur avait l'obligation, par ailleurs, de "participer aux cérémonies religieuses pour assister le ministre du culte en qualité de sacristain et de répondre et chanter aux offices divins". Pour ce travail supplémentaire, il recevait un salaire annuel de 55 francs en numéraire et 20 "quartes" (mesure égale au "boisseau de Paris" d'environ 13 litres) de froment en nature.
Ce salaire de sacristain était à la charge de la "Fabrique", c'est à dire des ressources de la paroisse catholique qui regroupait les deux villages mais, s'agissant d'un travail lié à la célébration du culte, il était imposé par les deux conseils municipaux de Saint-Dizier et de Lebetain.
Il convient de remarquer que les membres du "Conseil de Fabrique" (devenu "conseil paroissial" après la "loi de séparation" du 9 décembre 1905) étaient pour la plupart les mêmes personnes que celles qui constituaient les conseils municipaux des deux communes et notamment les deux maires...
Elèves de l’école :
- alignés dans la cour, avec leurs maîtres, en 1920. L'un des petits élèves était Paul Michelat, qui était né en 1910.
- jouant dans la cour en 2005, sous la surveillance des enseignantes...
On remarque sur la vue actuelle les balcons fleuris et la barrière métallique qui limite la surface de jeux des enfants.
On remarque aussi qu'en 1920 on utilisait encore le nom du "Haut-Rhin" pour l'actuel "Département du Territoire de Belfort", qui n'a pris cette qualité et cette dénomination qu'en 1922, mais l'expression était déjà utilisée pour des raisons pratiques avant cette date pour "l'Administration de la partie restée française du Haut-Rhin". "L'Administrateur" de ce territoire a donc pris le titre de "Préfet du Territoire de Belfort" en 1922.
Ces dispositions anciennes ont disparu à la fin du XIX°siècle sous la III° République et les instituteurs sont devenus des fonctionnaires de l'Etat, formés par les "écoles normales". L'école "laïque, gratuite et obligatoire" selon la formule de Jules Ferry, a pris depuis plus d'un siècle la suite sans difficultés majeures (sauf pour les filles élèves de "l'école libre", contraintes d'aller à "l'école laïque"). Malgré la diminution du nombre des élèves, avec l'évolution démographique de la population, un "regroupement pédagogique" avec les communes de Croix, Villars-le-Sec et Lebetain a permis de garder actuellement l'activité des deux classes, les élèves des autres niveaux d’études primaires étant transportés par autocars d’un village à l’autre. Un préau d’attente permet d’abriter les élèves qui se rendent aux établissements secondaires de Delle et de Beaucourt, également par autocars.
Vue actuelle de la plus grande des salles de classe.
Une plaque de marbre gravée fixée à un mur de cette classe rappelle la mort au champ d'honneur de l' instituteur Victor MONNIER, officier de réserve mobilisé en 1914 et tué au combat en 1915.
Sa veuve assura par la suite les fonctions de Secrétaire de Mairie et la municipalité l'autorisa à conserver le logement de fonctions de son mari à la "mairie-école".
Les autres niveaux sont scolarisés dans les autres écoles du "Regroupement Pédagogique". Les petits de classe maternelle vont à Villars-le-Sec et le reste des Cours moyen de 1° et 2° années vont à Croix. Deux petits autocars assurent le transport des enfants.
Il avait été prévu depuis quelques années de réserver tout le bâtiment actuel de l’école-mairie aux activités scolaires et éducatives. C'est pourquoi les bureaux et salles du Conseil municipal et des archives viennent d'être aménagés dans un bâtiment communal ancien dont la rénovation s'est achevée en août 2005 au lieu-dit "la Planche" au centre du village. Une vue de cette "nouvelle Mairie" figure au chapitre "limites et administration de la commune" du présent site.
Une "école libre" catholique avait été bâtie en 1893, grâce à un don des industriels Viellard-Migeon de Morvillars. Elle a reçu des élèves, uniquement des filles, avec des enseignantes religieuses jusqu’en 1906 et a cessé son activité en application des lois sur l’enseignement laïc.
L’ancienne "école libre", bâtie en 1893 grâce à un don des industriels Viellard de Morvillars, a reçu des élèves (filles) jusqu’en 1906. Il y a toujours une croix sur le portail d'entrée et on remarque que les fenêtres du rez-de-chaussée de la façade, dont l'une est devenue une porte, correspondent aux deux anciennes classes, qui ont été utilisées pendant quelques années par le curé de la paroisse pour l'enseignement du catéchisme, après la fermeture de l'école libre.
Les industriels "Viellard" ont une réputation quasi mondiale pour le matériel de pêche (hameçons notamment). Leur "paternalisme" catholique se situait à côté de celui des industriels protestants de la région de Montbéliard : Japy et Peugeot.
La maison fut ensuite un atelier de décolletage et de traitement des métaux qui a cessé son activité vers 1970.