La région de Saint-Dizier-l’Evêque a été habitée dès l’époque néolithique. Un galet perforé et une hache de pierre de cette époque, trouvés sur le territoire de la commune, ont été déposés au Musée de Belfort.
Un lieu de sépultures de l’époque mérovingienne a été retrouvé près de "la Dour" (ruisseau du Val). Une belle plaque-boucle mérovingienne avec un décor plaqué d'argent de la fin du VII° siècle ainsi que deux pointes de lance sont conservés au Musée de Belfort
Or, à cette époque, à la fin du VII° siècle, il y avait déjà une chapelle ou un oratoire dédié à Saint-Martin de Tours à l’emplacement de l’église actuelle lors du passage d’un évêque se nommant Desiderius et de son diacre Regnifridum vers l’an 670. Ces deux religieux célébrèrent la messe dans la chapelle et reprirent leur chemin mais furent assassinés par des voleurs vers l’actuel village de Croix. Avant de mourir, l’évêque aurait eu le temps de guérir son serviteur Willibert d’une blessure à la tête et de demander à être inhumé dans la chapelle où il avait célébré la messe.
Cette chapelle fut donnée un demi-siècle plus tard, en 736, à l’abbaye de Murbach (près de Guebwiller, Haut-Rhin). Les moines de Murbach, puis ceux de leur abbaye annexe de Lure, construisirent à l’emplacement de la chapelle une église de style roman qui fut consacrée en 1041 par l’Archevêque de Besançon Hugues de Salins. Les moines de Murbach ou de Lure eurent la charge de nommer les prêtres de cette nouvelle église jusqu’en 1791, au début de la période révolutionnaire. L’Abbé de Murbach était un prince du Saint-Empire romain-germanique et le recrutement des moines de son abbaye était pratiquement réservé aux membres de la noblesse. L'abbaye de Murbach, créée par Saint Pirmin au début du huitième siècle, était plus importante au Moyen-Age que le village rural de Guebwiller formé sur son territoire.
Il ne subsiste actuellement de l’église romane de Saint-Dizier que la base du clocher, une rénovation en style gothique ayant été effectuée vers 1575, mais en conservant le plan de l’édifice. Les vestiges des anciennes fenêtres romanes subsistent dans les combles car les anciennes nefs étaient plus hautes que les nefs actuelles et comportaient des plafonds de bois.
Le village fut longtemps le plus important lieu de culte de toute la région et appartenait au comté de Ferrette vendu en 1282 à Albert I° de Habsbourg, duc d’Autriche. Ce fief alsacien semble avoir été toujours de langue romane, malgré la double dénomination des localités en langages latin et germanique. La population locale parlait un patois roman proche du français qui a été pratiqué dans toute la région de l’Ajoie et de Montbéliard jusqu’au milieu du XX° siècle. Une association locale, encore très vivante en Suisse proche, maintient la tradition de ce "parler régional" par des colloques et, de temps à autre, des offices religieux avec prières et sermons en patois.
Le pays fut ravagé par les Suédois (nos ancêtres les nommaient en patois les "Schwèbes") au cours de la guerre "de Trente ans", puis occupé au nom du Roi de France par le comte de la Suze en 1636. Celui-ci devint le titulaire du fief et après lui son fils, mais ils furent compromis dans les troubles parisiens de "la Fronde" et privés de leur domaine. Le jeune Roi Louis XIV en fit cadeau à son parrain (et Premier ministre) le Cardinal Mazarin, dont les héritiers demeurèrent seigneurs du fief jusqu’à la Révolution de 1789 (familles de la Meilleraye puis de Durfort-Duras par alliances successives, mais le titre de duc de Mazarin fut conservé pour les domaines). Les héritiers actuels du titre sont les Grimaldi, princes de Monaco. Le blason des Ducs de Mazarin se retrouve encore aujourd'hui sur les limites du territoire communal vers Beaucourt et Monbouton.
Les biens de la famille "Mazarin-Durfort-Duras" furent vendus comme "biens nationaux" en 1791 et acquis en grande partie par les industriels Japy, de Beaucourt, et Viellard-Migeon de Morvillars. Le village suivit ensuite le sort du département du Haut-Rhin jusqu’en 1870, et resta français avec la plus grande partie de l’arrondissement de Belfort devenu "Territoire de Belfort" en 1871, avec le statut de département sous ce nom en 1922. Au "temps des Alliés" (1814-1815), il avait eu à subir les exactions des occupants autrichiens : les usines "Japy" de Beaucourt furent pillées et détruites en 1815 quelques jours après la bataille de Waterloo au moment de la défense de Belfort par le Général Lecourbe, privant ainsi beaucoup d'habitants de la région de leur travail. Lors de la Restauration en 1815, les "Durfort-Duras" firent un procès pour tenter de récupérer leurs biens non vendus, notamment le moulin "banal" du Val qui ne devint la propriété de ses tenanciers qu’en 1833 sous le Roi Louis-Philippe.
Pierre tombale de soldats bavarois au cimetière de Croix, tués au cours des combats à Croix, Glay et Abbévillers les 10, 18 et 25 janvier 1871, au cours d’une tentative de dégagement du siège de Belfort par des volontaires "garibaldiens", en liaison avec l’armée française du Général Bourbaki, qui avait combattu victorieusement à Villersexel le 9 janvier mais fut contrainte de se replier le 17 janvier 1871 après les combats d’Héricourt et à se faire interner en Suisse.
La Place de Belfort ne se rendit pas et fut évacuée seulement le 17 février 1871 par sa garnison, après un armistice et sur ordre du gouvernement français. Le colonel Denfert-Rochereau quitta la Place avec ses troupes et refusa les honneurs militaires des Prussiens en déclarant "que ces honneurs ne sont rendus qu'aux vaincus".
Durant la guerre de 1870-1871, des troupes de la Confédération germanique campèrent dans le village et combattirent des partisans "garibaldiens" non loin de Saint-Dizier, vers Croix, Abbévillers et Glay. Un monument des soldats bavarois morts au cours de ces combats s’élève toujours dans le cimetière de Croix. C'est le monument qui est représenté ci-dessus. Les inscriptions en langue allemande indiquent qu'ils sont morts en héros "für Köenig und Vaterland" (pour le roi et la patrie) et se terminent par le voeu :"Friede ihrer Asche" (paix à leurs cendres)...
Le conflit mondial de 1914-1918 ne causa pas de destructions à Saint-Dizier, où cantonnaient des troupes françaises au repos, mais les noms de trente-six soldats morts ou disparus (dont l’instituteur mobilisé ) sont inscrits au monument aux morts, qui est commun aux deux communes de Lebetain et de Saint-Dizier. Les noms des cinq victimes de la deuxième guerre mondiale (1939-1945) et d'un soldat mort pour la France en Algérie en 1958 ont été ajoutés à la liste.
LISTE DES « MORTS
POUR LA FRANCE »
des deux communes de Saint-Dizier-l’Evêque et de Lebetain,
Ils sont inscrits au monument érigé dans le cimetière près de l’église de Saint-Dizier car la paroisse catholique rassemblait autrefois les deux villages.
Leur origine de chacun des deux villages est indiquée : ils ont été mentionnés, sauf omission, aux registres des actes de décès des deux communes, par transcription des actes dressés aux armées, qui donnent parfois des indications sur leurs blessures fatales.
Première guerre mondiale (1914-1918) : |
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1914 : |
Paul |
DUPREZ |
(de St-Dizier) |
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Albert |
FAUVEL |
(de St-Dizier - porté disparu - son corps n'a jamais été retrouvé) |
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Pierre |
MOUGIN |
(de Lebetain) |
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Adrien |
PRENEZ |
(de Lebetain) |
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1915 : |
Paul |
COURAND |
(de St-Dizier) |
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Henri |
FETZER |
(de St-Dizier) |
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Jules |
DUCOMTE |
(de Lebetain) |
|
Charles |
LEMAIRE |
(de Lebetain) |
|
Jules |
RAPINE |
(de St-Dizier) |
|
Jules |
RUSCAT |
(de Lebetain) |
Léon |
MICHELAT |
(de St-Dizier) |
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Victor |
MONNIER |
(de St-Dizier - officier de réserve mobilisé, était l'instituteur de l'école, où une plaque gravée à sa mémoire a été apposée dans son ancienne classe). |
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Joseph |
PETIT |
(de St-Dizier) |
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Léon |
VILLAUMIE |
(de St-Dizier) |
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1916 : |
Léon |
BILLEY |
(de Lebetain) |
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Alfred |
DROZ-GREY |
(de Lebetain) |
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Paul |
BONAME |
(de St-Dizier) |
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Jules |
CHARPIOT |
(de Lebetain) |
|
Paul |
GOFFINET |
(de Lebetain) |
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Ernest |
KOHLER |
(de St-Dizier) |
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Léon |
MONNIER |
(de Lebetain) |
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1917 : |
Alcide |
CATTE |
(de Lebetain) |
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Jules |
DEMOUGES |
(de Lebetain) |
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Paul |
MONNIER |
(de Saint-Dizier) |
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René |
VILLAUMIE |
(de St-Dizier) |
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Alfred |
RUCKLI |
(de Lebetain) |
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Albert |
TALON |
(de St-Dizier) |
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Edouard |
TATU |
(de St-Dizier) |
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1918 : |
Joseph |
GREVET |
(de St-Dizier) |
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Henri |
LIGIER |
(de Lebetain) |
|
Albert |
MICHELAT |
(de St Dizier) |
|
Léon |
MOREAU |
(de Lebetain) |
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André |
TALON |
de St-Dizier) |
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1919 (blessés graves décédés après l’armistice de novembre 1918): |
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Jules |
BANDELIER |
(de Lebetain) |
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Joseph |
PRENEZ |
(de Lebetain) |
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Louis |
BELET |
(de Lebetain) |
Deuxième guerre mondiale (1939-1945) : : |
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1939 : |
Robert |
MICHELAT |
(de St-Dizier - tué par accident de la route en se rendant à son corps le jour de la mobilisation). |
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1944 : |
Pierre |
FERNEY |
(de St-Dizier) |
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Jean |
OEUVRARD |
(de St-Dizier - âgé de 17 ans, il a été arrêté et déporté pour avoir aidé des aviateurs américains abattus en France à passer en Suisse - mort au camp de Mathausen en Allemagne) |
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Gabriel |
PERRET |
(de St-Dizier) |
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Marcel |
RERAT |
(de St-Dizier) |
Guerre d’Algérie (1955-1962) : |
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1958 : |
René |
TALON |
(de St-Dizier) |
Monument aux "morts pour la France", inauguré le dimanche 26 septembre 1920 pour
les 36 victimes de la guerre de 1914/1918, complété plus tard par les noms des 5 victimes de la guerre de 1939/1945 et par le nom d'un jeune soldat du village tué en Algérie en 1958.
Le monument est commun aux deux villages de Saint-Dizier l'Evêque et Lebetain qui constituaient alors une seule paroisse catholique avec un seul cimetière. Cette "vie en communauté" des deux
villages se poursuivait fréquemment dans les activités profanes. Le "monument aux morts" s'élève pour cette raison dans le cimetière situé autour de l'église paroissiale de Saint-Dizier.
Sur la photo de droite, Messieurs Denis Bandelier, maire de Saint-Dizier l'évêque et Mario Piffer, maire de Lebetain, président la cérémonie commémorative du 8 mai 2005.
Durant la guerre de 1914 à 1918, le front s'était stabilisé, après de sévères combats en 1914, sur une ligne de front sinueuse allant du Vieil-Armand à Réchésy, passant entre Dannemarie et Altkirch, pendant toute la période des hostilités, mais la ville fortifiée de Belfort et sa région avaient constitué à plusieurs reprises un objectif possible d'une grande offensive pour le Haut-Commandement allemand, notamment en 1916. Un énorme canon de Marine "Krupp" de 380 mm , dont le tube de 17 mètres pesait 78 tonnes avec une portée maximale de 36 à 38 kilomètres, pouvant tirer des obus de 750 kg, avait été installé à Zillisheim, à quelques kilomètres au sud de Mulhouse, dans un emplacement fixe en béton. Ce gros canon, servi par des marins allemands, tira une quarantaine de coups sur Belfort mais beaucoup tombèrent sur Essert, Pérouse et Bavilliers. Les obus firent surtout des dégâts matériels mais 14 personnes furent tuées et 25 blessées, en majorité des militaires de la garnison, et également quatre civils tués dans la cave où ils s'étaient réfugiés car un coup tomba sur le bar Nicolas, devant la Gare de Belfort, le 10 octobre 1916 vers 21 heures. Trois obus furent tirés par ailleurs sur un état-major français installé dans un château à Wesserling, près de Saint-Amarin. Ce canon de gros calibre aurait pu atteindre Delle et Saint-Dizier, mais avec le risque pour les Allemands de toucher le territoire neutre de la Suisse près de Porrentruy. Entre Zillisheim et Flaxlanden, les restes de son emplacement bétonné sont toujours visibles sur place.
Plus tard, au printemps de 1918, les troupes allemandes avaient entretenu un doute sur le lieu d'une offensive décisive pour tenter de terminer la guerre par une attaque massive entre la Champagne, Verdun et le sud du Territoire de Belfort (sans tenir compte de la neutralité helvétique !). C'est pourquoi l'Etat-major français avait fait aménager, le long de la frontière suisse, des tranchées et des emplacements de batteries entre Delle, Lebetain, Saint-Dizier et Croix. Le chef du gouvernement, Georges Clemenceau, accompagné du Général Dubail et d'un certain colonel Giraud (devenu un célèbre général lors de la deuxième guerre mondiale) était venu reconnaître les lieux à cette époque.
Ces "fortifications" de campagne ne furent pas utilisées, l'offensive allemande ayant été lancée en Champagne (deuxième bataille de la Marne de mai à juillet 1918) jusqu'à Chateau-Thierry.
Georges Clemenceau, chef du gouvernement, visite le site prévu pour des emplacements de batteries à Croix en 1918. Il est accompagné du Général Dubail et du Colonel Giraud. Le bâtiment dont on aperçoit le toit était le presbytère de Croix, qui est aujourd'hui loué par la commune comme maison d'habitation. Le groupe de personnalités passe devant le mur du cimetière.
En 1939, le génie militaire français avait creusé deux mines destinées à des coupures de routes, à l’entrée et au carrefour central du village. Ces deux mines ont sauté le 15 juin 1940, lors de l’invasion par les troupes allemandes, qui arrivaient non pas d’Alsace mais de la région de Pontarlier (Doubs), ayant encerclé toute l'armée française de l'Est. L'explosion de ces mines avait causé beaucoup de dégâts aux maisons proches et aux toitures du voisinage, ainsi qu’au choeur et aux vitraux de l’église. La campagne de guerre de 1940 vit le passage et l’internement en Suisse de nombreux soldats français et polonais qui y séjournèrent pendant plusieurs mois, et entraîna la captivité en Allemagne et en Autriche de dix-huit mobilisés du village prisonniers de guerre pendant cinq ans. Ils furent ainsi séparés de leur famille de 1940 à 1945.
Le village ne fut pas occupé en permanence par des troupes allemandes de 1940 à 1944, mais la proximité de la Suisse neutre entraîna une surveillance constante de gardes-frontières allemands stationnés à Villars-le-Sec, un classement de la région en "zone interdite" un trafic de contrebande et le dévouement de "passeurs" de réfugiés vers le pays voisin, notamment des Israëlites. Un jeune homme de 17 ans qui convoyait vers la Suisse, à la demande de la Résistance, des aviateurs américains dont l’avion avait été abattu en France fut arrêté par les Allemands et mourut déporté au camp de Mathausen. A Villars-le-Sec, une troupe de "SS" incendia le 2 octobre 1944 par représailles la maison et la ferme d'un "passeur", Maurice Bidaux, victime d'une dénonciation. L'intéressé, par chance, n'était pas chez lui lors de l'arrivée des incendiaires mais devant une maison proche. Il eut ainsi la possibilité de s'enfuir vers la frontière à quelques centaines de mètres, échappa à une exécution certaine et assista depuis le territoire suisse à la destruction de ses biens. Sa famille avait également pu se cacher.
Les activités de Résistance n’étaient pas facilitées par cette surveillance constante et se concentrèrent plus au sud vers le "Lomont" ainsi que dans le village proche de Vandoncourt (Doubs) dont le Maire Edouard Montavon fut fusillé dans une sapinière non loin de Saint-Dizier le 19 septembre 1944. Son corps décapité ne fut retrouvé qu'après la Libération, à un lieu où s'élève aujourd'hui un monument à sa mémoire, pas très loin du site naturel du "Pont Sarrazin".
Au printemps de 1944, le bombardement touchant un camp de prisonniers hindous de l’armée anglaise à Epinal (dans les Vosges) facilita l’évasion de ces soldats en direction de la Suisse en suivant notamment, à pied à travers les forêts, les pylônes des lignes électriques pour s’orienter. Ils réussirent à parvenir en nombre assez important à Saint-Dizier, puis à la frontière helvétique à Bure où ils furent internés par les autorités suisses.
Le débarquement des troupes américaines et françaises en Provence les 15 et 16 août 1944 amena assez rapidement les unités du Général de Lattre de Tassigny jusqu’à Pont-de-Roide et Blamont, mais une tentative de poursuite des troupes allemandes au-delà d'Abbevillers échoua et le front se stabilisa pendant deux mois vers Roches-les-Blamont. On entendait les duels d’artillerie à Saint-Dizier, où stationnait une unité (à pied) de la Lufwaffe (armée de l’air allemande) au comportement correct mais aggravé par la présence dans la région de troupes "SS" et de "cosaques" de l’armée russe "Vlassov" utilisés par les Allemands et enclins au pillage du bétail, des chevaux, des porcs et du bois de chauffage. Ce fut seulement le 18 novembre 1944 que la 1° division blindée (général Touzet du Vigier) de la 1ère armée française a pu percer, libérer Saint-Dizier et Delle puis atteindre Mulhouse et le Rhin à Rosenau (non loin de Huningue et Bâle). Pour faire face à une contre-attaque allemande à partir de Dannemarie en direction de Suarce, Lepuix et Courtelevant, l’artillerie française installa ses batteries (canons américains de 105 mm) à Saint-Dizier afin de dégager la route vers Réchésy, où les troupes allemandes cherchaient à isoler le long de la frontière suisse les éléments français déjà parvenus à Mulhouse et au Rhin. Il y eut des victimes civiles, dont une petite fille de dix ans et son oncle à Suarce, et beaucoup de dégâts dans les villages cités.
Trois tombes de militaires français : le lieutenant Martel, du 9°régiment de zouaves, tué à Delle, l'aspirant Porta, du RICM (régiment d'infanterie coloniale du Maroc), tué à Thiancourt, et le maréchal des logis Ruédas, du 68°régiment d'artillerie d'Afrique (RAA), tué au centre du village de Saint-Dizier, morts lors de ces combats de la Libération, sont toujours au cimetière de la commune. Les croix de leurs tombes ont été confectionnées par un artisan du village avec des douilles d’obus trouvées à l’emplacement des batteries de canons dans les champs.
Tombes du lieutenant Martel (du 9° Régt de Zouaves) et de l’aspirant Porta (du
RICM), tués lors des combats de la Libération en novembre 1944. Les croix ont été faites avec des douilles d’obus de 105 mm trouvées à l’emplacement de batteries d’artillerie. Il y a dans le
cimetière une troisième tombe d’un militaire tué lors de la Libération : le maréchal-des-logis Ruédas (artilleur du 68°RAA).
Sur la droite : monument funéraire de l’abbé Siblot, curé de 1749 à 1785, et croix de mission de 1786 .
A terre, pierre tombale d’un meunier du Val, de la famille Reicher (nom francisé en Riche) amenée d’Autriche par les Habsbourg avant 1648. Ce meunier était né le 6 prairial de l’an 6 (date du
calendrier révolutionnaire qui correspond au 26 mai 1798 du calendrier grégorien normal). Cette pierre tombale remarquable n’est pas à son emplacement d’origine dans le cimetière et a été placée à
cet endroit pour être sauvegardée.
En Alsace, la guerre se prolongea encore pendant trois mois, notamment autour de la ville de Colmar qui ne fut libérée qu'en février 1945.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, l'histoire du village et son évolution économique sont évoquées au chapitre "démographie" du présent site.