Personnalités
Dans le "Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort" quatre personnages ayant un rapport avec le village de Saint-Dizier sont mentionnés :
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L’évêque DIZIER (Desiderius)
qui a vécu à la fin du VII° siècle et dont l’histoire parfois embellie par des détails hagiographiques ou légendaires a déjà été évoquée dans la rubrique de
l’histoire religieuse.
Sa vie a été racontée dans un texte rédigé vraisemblablement au VIII° siècle par les moines de Murbach. Le manuscrit en latin ne permet pas de désigner avec
certitude de quel diocèse il était évêque : Rennes, Rodez, ou peut-être Rouen ? (les textes indiquent tantôt Rhudunensis, tantôt Rhedonensis, Rhodonis ou Hyrodonis...). Un "bref" du Pape Pie VI (qui
a régné de 1775 à 1799) avait accordé des indulgences plénières annuelles aux fidèles qui invoquaient sa mémoire par des prières au temps pascal et lors de la fête patronale dans le village en
septembre de chaque année. Ces indulgences avaient été renouvelées par le Pape Léon XIII (qui a régné de 1878 à 1903).
Les circonstances de l'assassinat à Croix de Desiderius et de son diacre Regnifridum pour les voler ne constituent pas un véritable "martyre" de la foi chrétienne
au sens théologique du mot mais plutôt un "fait divers" de l’époque, qui est toujours resté en mémoire dans l’histoire du pays, les victimes ayant été un prélat et un religieux, personnages
importants à l’époque dans une contrée isolée.
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L’abbé François GIRAUDEAU (1748-1810)
Il fut le dernier curé nommé par les moines de Murbach et de Lure avant la Révolution. Il était le neveu de l'abbé Siblot son prédécesseur, dont il avait été le
vicaire. Favorable aux idées nouvelles, il prêta le serment civique à la Constitution civile du clergé (non reconnue par le Pape) et se fit inscrire aux clubs des Jacobins de Delle et de Belfort en
mai et juin 1791. Cette attitude "révolutionnaire" ne fut pas très bien appréciée par ses paroissiens, car il devenait ainsi un "prêtre-jureur" d'une "secte" séparée de Rome. Certains de ses
paroissiens allèrent alors entendre la "vraie messe" dans une paroisse voisine (Bure) hors du territoire français. L'abbé Giraudeau n'en fut pas moins emprisonné quelque temps sous la "Terreur" en
juillet 1794 (thermidor de l’an 2), puis se rétracta de son serment civique après le Concordat entre le Pape Pie VII et le Premier Consul Bonaparte en 1802. Il fut alors admis par l'archevêque de
Strasbourg à reprendre son sacerdoce jusqu’à sa mort en 1810.
Il assurait le secrétariat de la commune et était à ce titre "officier public" pour "l’état-civil des citoyens" à sa création en 1792 tout en continuant à tenir
(non plus en latin mais en français) les registres paroissiaux "BMS" (baptêmes, mariages, sépultures). Il reprit la rédaction en latin de ces registres religieux le I° janvier 1806, date à laquelle
le calendrier révolutionnaire fut abandonné sous Napoléon I°.
Il convient de préciser que les registres "BMS" étaient les seuls documents d'identification des personnes sous "l'Ancien Régime", ce qui posait un problème pour
les "non-catholiques", problème résolu en 1792 par la création de "l'état-civil" que nous connaissons depuis la Révolution, avec des registres dans chaque commune et un second exemplaire de ces
documents au Greffe du Tribunal d'instance du département.
L'abbé Giraudeau rendait en outre des services aux habitants, grâce à ses connaissances médicales empiriques. On peut signaler aussi que son attitude de "prêtre
jureur" pendant la période révolutionnaire permit à la paroisse de conserver les deux cloches de son église...
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L'abbé Jacques JUSTER (1751-1829)
fut le premier curé nommé par l'évêque de Strasbourg selon les règles concordataires applicables après la période révolutionnaire et impériale. Il était issu d’une
famille de Valdoie, avait émigré pendant la Révolution et servi dans "l’armée de Condé" contre les armées de la République.
Il était très apprécié de ses paroissiens durant la période du renouveau religieux sous la Restauration et, à sa mort, a été inhumé dans l’église où on peut
toujours voir sa pierre tombale avec une inscription en français. Sous son sacerdoce, une croix monolithique avait été élevée au centre du village lors d’un jubilé en 1826. Cette croix se trouve
toujours contre un pignon du bâtiment où viennent d'être installés les locaux de la Mairie (en juillet 2005).
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Pierre DORCY (1908-1986)
né à Saint-Dizier-l'Evêque en 1908, Pierre Dorcy était l'un des fils d'un petit industriel du village qui travaillait au hameau du Val. Il a fait carrière dans
l'armée de l'Air, étant déjà titulaire dans la vie civile d'un brevet de pilote d'avion : adjudant-chef, pilote de chasse, puis lieutenant et promu capitaine de réserve à son départ du service
actif.
Pendant la campagne de France en mai et juin 1940, avant l’armistice du 25 juin 1940, il avait abattu six appareils allemands aux commandes d’un avion de chasse
"Morane 406", dont deux chasseurs du type "Messerschmitt Bf 109" au cours de la même mission. Ayant remporté six victoires aériennes, Pierre Dorcy est cité parmi les "as" de l'aviation française en
1939-1945.
On peut voir ci-dessous sa photographie et le type d'avion qu'il pilotait.
Méritent également d’être signalés :
Dans ce domaine de l'aviation, à l'époque héroïque des grands raids et des
progrès techniques, en février 1925, on peut également citer un jeune sous-officier radiotélégraphiste nommé Wendel, originaire de Saint-Dizier l'Evêque, qui appartenait à l'équipage d'un gros
appareil Blériot 115 biplan à quatre moteurs de 180 CV chacun (du nom de "Jean Casale") en mission en Afrique, piloté par le Colonel Vuillemin et le Capitaine Dagnaux, et qui avait été tué lors d'un
accident au décollage de cet appareil à Gao (Niger). Les trois autres membres de l'équipage, gravement blessés, avaient survécu. Le Colonel Vuillemin, devenu général, commandait l'Armée de l'Air
française au début de la deuxième guerre mondiale en 1939-1940.